Nous savons tous l’importance du pardon qui vise à « effacer l’ardoise du mal fait » et à retrouver la paix en soi et avec les autres. La psychothérapie, elle, a pour but de guérir les blessures, de supprimer certaines souffrances ou encore de soigner certaines pathologies. Qu’elle place alors pour le pardon en psychothérapie?
La « Psychothérapie centrée sur le pardon ©» est une méthode que nous avons développée à travers notre expérience à la fois professionnelle de psychothérapeutes et personnelle. Il s’agit de l’intégration du processus de pardon à la psychothérapie, même si celui ci n’est pas forcement nommé, il en constitue un axe de travail.
Cela va donc au delà d’ajouter ou de faire une démarche de pardon au sein d’un travail sur soi, mais bien de l’intégrer dans le processus thérapeutique. La « Psychothérapie centrée sur le pardon © » n’a donc rien à voir avec les cheminements de pardon habituellement proposés par exemple au cours de retraites spirituelles. Il s’agit véritablement d’un travail psychothérapeutique.
Nous avons, en tant que Gestalt-thérapeutes (psychothérapie de l’ici et maintenant) comme adage la phrase de JP Sartre « L’important n’est pas ce que l’on a fait de moi, mais ce que je fais aujourd’hui avec ce que l’on a fait de moi » insistant sur la responsabilité de chacun par rapport à sa vie.
Nous le savons tous le pardon est ce qui permet de rompre avec le mal et souvent de le transformer en bien. L’attitude bienveillante de celui qui pardonne invite également l’autre à adopter le même comportement et à changer. Les personnes qui n’arrivent pas à pardonner se retrouvent confrontées principalement à :
- soit rester bloquées dans le ressentiment et continuer d’alimenter des sentiments d’agressivité, de vengeance ou de haine, et donc à continuer à souffrir.
- soit entrer dans une pseudo-indifférence. Il s’agit souvent d’un sursaut d’orgueil, qui peut parfois être positif pour se reconstruire lorsqu’il est transitoire, mais lorsqu’il s’installe d’une façon durable devient vite problématique.
Lorsqu’on parle de pardon, on pense tout de suite à une offense et à quelqu’un qui a fait du mal. Autrement dit, on situe le pardon sur le plan du bien et du mal, c’est à dire de la morale. Même si cela est souvent juste, il est possible d’élargir cette vision.
Il peut arriver que des personnes en veulent à d’autres pour des blessures, sans pour autant qu’ils leur aient fait du mal, parfois même en voulant faire bien, comme c’est par exemple souvent le cas dans l’éducation.
D’autres fois, lorsque les désirs conscients ou inconscients sont frustrés par la réalité du monde extérieur, certains en rendront d’autres responsables, alors qu’ils n’y sont pour rien dans ce qui les fait souffrir.
Il est souvent nécessaire de prendre en compte l’ensemble des aspects occasionnant la souffrance à un niveau plus profond, voire inconscient.
La « Psychothérapie centrée sur le pardon © » permet d’intégrer ce dernier au processus thérapeutique en élargissant le concept au delà du mal objectivement fait.
Différents processus psychologiques peuvent venir se fixer sur un « autre extérieur ». Il s’agit d’aider la personne à en prendre conscience. Dans ce cadre, le processus de pardon, lorsqu’il est intégré à une psychothérapie couvrant l’ensemble du champ psychique, permet de lâcher en se ré-appropriant son vécu.
Cela permet de mettre du sens à son vécu d’une façon plus large et de rompre avec la souffrance pour accueillir les forces de vie en soi. Cela permet également d’être en paix avec soi même et avec les autres.
La « Psychothérapie centrée sur le pardon © » permet d’intégrer le pardon au processus de changement thérapeutique pour redonner à chacun sa liberté et prendre la responsabilité de sa vie.